La menthe

La menthe verte, appelée aussi menthe romaine ou menthe marocaine, est cultivée couramment dans les jardins avec, comme toutes les menthes, une tendance à coloniser de vastes espaces à l’aide de ses puissants stolons et à devenir envahissante. C’est la menthe utilisée pour préparer le thé et la sauce à la menthe. La menthe verte a une odeur moins prononcée que la menthe poivrée.

Menthe poivrée en fleur

La menthe poivrée, issue d’une hybridation entre la menthe verte et la menthe aquatique, est devenue une plante industrielle cultivée pour ses vertus condimentaires et médicinales et pour la production d’huile essentielle, en particulier à Milly La Forêt (Route de Nemours dans l’Essonne, Conservatoire National des Plantes Médicinales), lieu de prédilection pour la culture de toutes sortes de menthes et de mélisses. Son odeur est puissante et son goût très rafraîchissant.

Toutes les menthes se ressemblent, avec des feuilles plus ou moins grandes et dentées, des fleurs aux épis plus ou moins allongés (sauf la menthe pouliot aux épis ronds), une odeur aromatique plus ou moins prononcée. Elles ont également presque les mêmes vertus thérapeutiques.
On se sert des feuilles et fleurs, cueillies un peu avant la floraison de préférence (fleurissent de juillet à septembre), séchées rapidement à l’ombre pour conserver leur couleur verte (noircissent au soleil) et leur odeur.
Vertus thérapeutiques
. Plante digestive contre les maux d’estomac (stomachique), coliques, flatulences (carminative), malaises d’origine digestive, nausées, vomissements, et tout état digestif perturbé
. Plante régulatrice (à la fois tonique et calmante) du système nerveux contre les insomnies, migraines, névralgies, tremblements, palpitations
. Plante analgésique (diminue la sensation de douleur) et sédative (calmante)
. Plante antiseptique et désinfectante contre les intoxications intestinales, agit sur les muqueuses dans la toux, l’asthme, la coqueluche, donne une bonne haleine
. Plante cholagogue(augmente la sécrétion de la bile)

Mode d’emploi
. Infusion, 2 ou 3 feuilles par tasse, 1 tasse matin et soir ou après les repas
. Macération dans du vinaigre, 1 cuillerée de temps en temps en cas de vomissements
. Poudre de menthe séchée, 1 ou 2 pincées à mélanger aux boissons ou aux aliments
. Essence, 1 à 3 gouttes dans une boisson, comme stimulant de l’estomac, antiseptique, contre les coliques et diarrhées
. Huile essentielle en externe en compresses contre la névralgie faciale et les migraines. L’huile essentielle de menthe poivrée peut être toxique à fortes doses en interne.
. Teinture homéopathique contre les coliques hépatiques
. Application de la plante fraîche broyée sur les contusions, les enflures, les points douloureux des rhumatismes
. Gargarisme, eau plus essence de menthe, contre les maux de dents (gingivite, stomatite) ou en friction sur les gencives.

La menthe est certainement l'une des plantes les plus connues, celle qui, avec le tilleul et la verveine, ose pré­tendre, dans son sachet de papier, aux honneurs dus au noble thé, prince fabuleux de toutes les tisanes. Large­ment cultivée, vendue dans les pharmacies les plus aus­tères, assoupie dans toutes les cuisines au creux de son parfum suave, la menthe est la dernière des grandes médicinales d'antan, princesse détrônée dont le nom et la grâce restent les seuls trésors, qui doit à son parfum de n'être pas tombée dans l'oubli.

Les menthes du commerce, menthe poivrée et menthe verte, sont toutes deux cultivées en grand, riches en menthol, très parfumées. Les menthes sauvages sont moins puissamment aromatiques mais leur parfum est souvent délicat. Elles manifestent un grand pouvoir de variation et d’hybridation mais les propriétés des nom­breuses formes de chaque type sont les mêmes. En pra­tique, il suffit donc de connaître les traits principaux des cinq espèces présentes en France et en Europe occiden­tale.
Les menthes sont des plantes vivaces à tiges carrées, à feuilles opposées, dentées. Les fleurs ont ~n calice en tube ou un peu en cloche, à 5 dents presque égales, une corolle en tube à 4 lobes presque réguliers, non disposés en 2 lèvres comme chez les autres Labiées, 4 étamines presque égales. Ces fleurs sont disposées soit en têtes arrondies ou en épis terminaux non feuillés, soit en ver­ticilles à l’aisselle de feuilles supérieures. La souche émet des stolons donnant naissance, ici et là, à de nouveaux pieds. Le parfum est, bien sûr, un excellent caractère de reconnaissance.
Les menthes se rencontrent peu souvent par pieds isolés : la plupart du temps, elles forment de petites populations parfumées dans les fossés, les prairies, au bord des ruisseaux et des étangs. Les formes hybrides, souvent stériles, compensent cet état par une intense multiplication végétative, émettant des stolons envahis­sants, parfois au point de supplanter les parents. La clef suivante fournit les premiers jalons de reconnaissance de ce groupe complexe.

On récolte les sommités fleuries des menthes de pré­férence en début de floraison ; elles se sèchent sans peine au sec et à l’ombre en conservant bien leur parfum et leurs propriétés.